A LA DÉCOUVERTE DU MONDE DES COSMÉTIQUES

Clear Glass Bottles on White Surface

Souvent assimilé au maquillage, la famille des cosmétiques est pourtant très élargie. Véritable objet du quotidien, elle compte aussi des produits dédiés au soin du corps, de la racine des cheveux jusqu’au bout des ongles, en passant par la peau. Vous aurez sûrement constaté qu’il existe des cosmétiques dits conventionnels, naturels et bio. Dans cet article, je vous présente les principales différences d’un point de vue santé humaine et environnementale de chaque type de cosmétique, afin de vous aider à les choisir.

 

Conventionnels, naturels, bio : qu’est-ce qui différencie ces types de cosmétiques ?

Qu’il soit conventionnel, naturel ou bio, un cosmétique possède à peu près la même « structure ». De manière générale, il est composé d’une phase aqueuse (eau), d’une phase grasse (huile) et d’une phase émulsifiante pour lier le tout. Ces trois phases représentent environ le 80% d’un cosmétique. Sa qualité dépend des ingrédients utilisés pour ces trois phases. Communément, ces ingrédients sont appelés principes actifs (censés apporter l’efficacité) et additifs (censés rendre le produit agréable tel que les conservateurs, colorants, parfum, etc.). Sans grande surprise, un cosmétique conventionnel propose un mélange d’ingrédients synthétiques (principes actifs et additifs) ou issus de déchets de la pétrochimie.

 

Cosmétique conventionnel : toxique pour l’être humain et la planète ?

Chaque cosmétique mis sur le marché doit répondre à des lois et des contrôles très stricts. J’en ai notamment fait l’expérience avec la mise en conformité de l’huile de tournesol labellisée Bio Suisse provenant du Nord-vaudois afin de vous masser en toute sécurité et légalité.

Pris à un à un, en petite quantité, les ingrédients conventionnels ne sont pas un danger alarmant pour l’être humain. Ils ne sont juste pas efficaces. En revanche, ce qui intrigue ou peut être sujet à réflexions, c’est l’effet cocktail. En effet, nous utilisons plusieurs cosmétiques par jour (gel douche, shampoing, crème, savon pour les mains, etc.). Ce cumul n’a jamais vraiment fait l’objet d’analyses. La fédération romande des consommateurs (FRC) a listé ici les substances à éviter (perturbateurs endocriniens, allergènes, nanoparticules) pour préserver notre santé au mieux. Merci à elle ! Je vous invite vivement à consulter leur liste.

Finalement, ce qui n’est pas bon pour l’être humain, l’est rarement pour l’environnement. Si nous nous référons à la phase de l’utilisation d’un cosmétique (étape 6 du cycle de vie d’un cosmétique présentée ici), l’impact environnemental de cette dernière est estimé à 40% de l’impact global d’un produit. Ce qui est conséquent ! Ceci est dû aux substances chimiques qui ne sont pas totalement biodégradables et des nanoparticules pouvant se retrouver dans l’environnement (avec l’usage de produits à rincer, notamment). Des conséquences néfastes ont alors lieu sur les ressources naturelles telles que l’eau ou le sol et sur la biodiversité. La FRC vous en dit plus sur les nanoparticules ici.

 

Cosmétique naturel : gare aux malentendus !

Un produit naturel est composé essentiellement d’ingrédients d’origine végétale, minérale ou animale. Ceci dit, des ingrédients chimiques peuvent être ajouté dans leur formulation. Hé, oui malheureusement.

Il existe une norme internationale (ISO 16128-1) qui précise les « lignes directrices relatives aux définitions techniques et aux critères applicables aux ingrédients et produits cosmétiques naturels et biologiques ». Publié en 2017, cette norme (qui n’est pas une loi) vise à harmoniser la qualité des produits naturels. Ce texte a pour objectif d’autoriser un large éventail d’ingrédients naturels et biologiques afin de développer l’innovation dans l’industrie des cosmétiques. Sauf que la norme ISO 16128-1 est controversée. En effet, elle ne mentionne pas les ingrédients interdits pour un produit naturel. Cela permet donc à une marque d’utiliser des ingrédients de synthèse sans limites restrictives (silicone ou conservateur par exemple). Et ce n’est pas tout ! Cette norme autorise les « dérivés de matériaux naturels » dès qu’ils contiennent plus de 50% de matières premières naturelles. Une marque peut alors afficher ce type d’ingrédient sur l’emballage de la même manière qu’un ingrédient 100% naturel. 

Les définitions de la norme ISO 161128-1 sont en effet lacunaires, ce qui crée donc un risque pour le consommateur de se faire prendre au piège du greenwashing lorsqu’il s’agit de cosmétiques naturels et bio au rabais. En résumé, si sur l’emballage d’un cosmétique vous identifier la mention ISO 16128-1, gardez en tête que ce n’est pas forcément un gage de qualité.

 

Un produit cosmétique bio prend-il davantage soin de nous et de la planète qu’un produit conventionnel ?

Un produit cosmétique bio est principalement fabriqué à base d’ingrédients naturels issus de l’agriculture biologique. Comme l’illustre l’image ci-dessous, un cosmétique bio possède beaucoup plus d’ingrédients actifs qu’un produit conventionnel. Il agira alors plus efficacement pour notre santé. Youpie !

Comparatif d'un cosmétique bio et conventionnel

 

De plus, les ingrédients bio sont non-transformés. S’ils le sont, c’est physiquement (extraction, filtration, pression à froid, mélange…etc.). Ces matières premières sont également davantage biodégradables. De plus, les matières polluantes pour l’environnement, comme les pesticides, sont exclues des produits certifiés. Les ressources naturelles telles que l’eau, les sols et la biodiversité ainsi que les conditions de travail sont prises en compte, préservées et respectées.

Les produits certifiés bio ne représentent qu’environ 4,5% du marché des cosmétiques à ce jour. En parlant de certification, il existe une farandole de labels bio. Découvrez les principaux dans l’article Labels Bio cosmétiques : peut-on s’y fier les yeux fermés ?

. Au vu du peu de produits certifiés et de la relative confiance accordée aux labels, l’élément indispensable serait de connaître et comprendre la composition d’un cosmétique (liste au dos d’un produit). Je vous aide à y voir plus clair dans l’article liste des ingrédients des cosmétiques sous la loupe 

Sylvie

VUE D’ENSEMBLE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES COSMÉTIQUES

Person's Left Hand Holding Green Leaf Plant

Les tendances de ce secteur évoluent vers une production et une consommation plus responsables. Cependant, il est encore trop tôt pour avoir une vision complète de l’ampleur des impacts environnementaux de la beauté et des soins personnels. L’entreprise spécialiste en conseil de développement durable Quantis active à l’international a analysé les données existantes du secteur des cosmétiques afin de poser les premières hypothèses d’impact environnemental. Dans son rapport « It’s time to make up the future » publié en 2020, Quantis estime la contribution mondiale du secteur des cosmétiques aux émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 0.5 à 1.5%.

ETAPES DE VIE DES COSMETIQUES ET LEURS EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT 

Brin de Soi vous propose alors une synthèse des résultats présentés dans ce rapport (version complète ici) avec l’approche d’analyse de cycle de vie (ACV). Cette méthode permet d’identifier toutes les étapes de vie d’un cosmétique, leurs enjeux et leurs potentiels impacts environnementaux. L’ensemble de ces informations permettent de comprendre quelles phases nous pouvons influencer en tant que consommateur et d’identifier les possibilités d’action. L’article Faire les bons choix pour sa santé et l’environnement propose, par ailleurs, une série d’actions (non exhaustive) par étape de cycle de vie d’un cosmétique.

Pour l’heure, étudions  de plus près l’histoire et le parcours de vie des produits cosmétiques. Comme l’illustration ci-dessous l’exprime, un cosmétique passe par 7 étapes de vie. Les impacts environnementaux sont exprimés en %.

Impact environnemental des cosmétiques par étape de cycle de vie

1. Ingrédients et formulation

Cette première étape consiste au choix et à l’extraction de matières premières (ingrédients) ainsi qu’à leur transformation (formulation) pour créer un cosmétique. Ce dernier peut alors être conventionnel  (ingrédients synthétiques, issus de la pétrochimie) ou naturel (issus de l'agriculture, la nature) ou encore bio (issus de l'agriculture biologique). La part des ingrédients et leur formulation est estimée à 10% des impacts globaux du cycle de vie d’un produit cosmétique.

Comme le démontrent l'illustration ci-dessous, il est intéressant d'observer que l’impact environnemental diffère d’un produit conventionnel  d’un produit  naturel . Par exemple, une glycérine naturelle à base d’huile de soja brésilienne émet davantage de CO2 qu'une glycérine synthétique (épichlorhydrine). A contrario, la glycérine synthétique consomme 5 fois plus de combustibles fossiles.

De plus, à l’instar de l’agroalimentaire, un ingrédient naturel exerce une forte pression sur des ressources telles que les sols (changement d’affectation, pollution) et l’eau (pollution). D’autres critères environnementaux sont à considérer comme la déforestation et la biodiversité.

En tant que consommateur, nous pouvons agir sur cette première étape en s'intéressant à la composition d'un produit cosmétique (liste INCI à l'arrière du produit). En effet, s'y intéresser est d'ores et déjà un geste en faveur de sa propre santé et celle de l'environnement. Afin de faire les bons choix, les articles listés ci-dessous vous aide à y voir plus clair:

A la découverte du monde des cosmétiques

Labels bio cosmétiques : peut-on s'y fier les yeux fermés ?

Liste des ingrédients des cosmétiques sous la loupe

2. Emballages

L’emballage primaire (contenant en contact direct avec le produit ) et l’emballage secondaire (emballage facilitant le stockage et le transport) jouent un rôle crucial dans la vie d’un produit cosmétique. Ils servent autant à la bonne conservation et l’utilisation du produit ainsi qu’à des fins de promotion pour les marques.

Les emballages possèderaient une part importante de l’empreinte écologique d’un cosmétique (20%). Pour élaborer des emballages durables, les entreprises utilisent de plus en plus une approche d’éco-conception. Pour vous aider à identifier un emballage durable, posez-vous les questions suivantes :  

-  L'emballage peut-il être réutilisé, rechargé ou recyclé afin de prolonger sa durée de vie ?

- Son design est-il simple ? Facilite-t-il la séparation des matières utilisées au moment du tri ?

- Les matières utilisées sont-elles nobles ? Permettent-elles d'être recyclées afin d'éviter une mise en déchargeable et une incinération au moment du tri ? La quantité de matière utilisée est-elle réduite à son strict minimum ?

- le contenant (flacon, par exemple) est-il optimisé de façon à assurer un usage complet et économe du contenu ?

Les illustrations ci-dessous démontrent qu'il est toujours intéressant de se renseigner si un cosmétique peut être rechargé au non. En effet, plus on recharge un flacon, plus notre impact environnemental diminue. De manière générale, les magasins en vrac et drogueries du Nord-vaudois vendent des contenants rechargeables et des cosmétiques en vrac.

3. Fabrication

Cette étape du cycle de vie correspond au processus de la fabrication du produit cosmétique et de son emballage au sein des entreprises/usines. Afin de diminuer leur empreinte environnementale estimée à moins de 5% de l’impact global, les entreprises peuvent agir sur plusieurs niveaux :

- Réduire les besoins en énergie en améliorant l’efficacité énergétique de toutes les installations

- Augmenter l’utilisation des énergies renouvelables locales

- Insérer une stratégie de durabilité sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement

Ici, en tant que consommateur, nous pouvons consulter le site internet des marques. Certaines d'entre elles renseignent sur ce sujet.

4. Distribution et transport

Une fois que le produit cosmétique est prêt à faire son entrée sur le marché, respectivement à quitter l’entreprise, il est alors distribué aux clients par l’intermédiaire ou non d’un revendeur. Selon Quantis, la logistique et la distribution représenteraient une part relativement faible de l’empreinte global d’un cosmétique. Or, le commerce électronique et la vente en ligne augmentent fortement. A ce jour, il n'est pas encore possible de déterminer si le commerce électronique a plus ou moins d’impacts que le commerce traditionnel. De plus, les résultats pourraient varier en fonction du produit, du contexte géographique ainsi que de la chaîne d’approvisionnement.

A noter que l’impact des transports des cosmétiques entre l’entreprise de production et le consommateur final est quand même estimée à 10% de l’impact global. Là aussi, nous pouvons agir afin de limiter autant que possible la distance qui nous sépare d'un produit en favorisant l'économie locale, régionale ou nationale. Il existe de plus en plus de marques suisses offrant des cosmétiques avec l'appellation "SwissMade".

5. Commercialisation et marketing

Arrivé au point de vente, l’efficacité énergétique des commerces redevient un enjeu dans la vie d’un cosmétique. De plus, le matériel promotionnel (marketing) est omniprésent. La part de la gestion des points de vente et les actions de promotion spécifiques (événement, communication) représenteraient 10% de l’impact global d’un cosmétique. De plus, le matériel de communication engendre beaucoup de déchets.

Tout comme pour la formulation des produits et le développement des emballages, le matériel utilisé pour le marketing devraient suivre l’approche d’éco-conception afin d’optimiser la performance environnementale. Outre l’éco-conception, les marques sont invitées à évaluer l’efficacité des supports de communication/marketing afin de déterminer quel support garder ou abandonner afin d’améliorer leur campagne et diminuer l’impact environnemental.

Ici aussi, il s'agit de prendre le temps d'observer les pratiques d'une marque notamment ses supports de communication.

6. Utilisation

Une fois vendu, un produit cosmétique tombe entre les mains d’un consommateur, soit vous et moi. Cette phase correspond à la façon dont nous l’utilisons, en tenant compte des ressources nécessaires pour sa consommation telles que l’électricité et l’eau. Rarement prise en compte par les entreprises, la façon dont un produit cosmétique est utilisé pourrait représenter l’impact le plus important dans le cycle de vie de produits de soins personnels (40%). Toutefois, la famille des cosmétiques étant vaste, tout dépend du produit en lui-même. Par exemple, un shampoing ou un gel douche nécessite un rinçage occasionnant la consommation d’eau et d’électricité pour la chauffer. Le maquillage a aussi besoin d’être enlevé à l’aide d’un coton (ou autre). Un produit ne nécessitant aucun rinçage n’aura alors pas le même impact.

L’impact environnemental de la phase d’utilisation est aussi influencé par la situation géographique du consommateur. Quantis nous propose de comparer deux pays différents : la Colombie et les Emirates arabes unis. L’illustration ci-dessous nous indique que pour une même quantité de shampoing (250ml) les émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi que la consommation d’eau diffèrent d’un pays à l’autre. Ici, l'énergie non renouvelable utilisée dans les Émirats arabes unis pour chauffer l'eau (rinçage) génère trois fois plus d'émissions de GES que le mix énergétique renouvelable de la Colombie. La consommation d'eau, (pour la douche et le processus de refroidissement des centrales électriques), pondérée à la rareté de l'eau, serait cinq fois plus importante dans les Émirats arabes unis qu’en Colombie.

7. Fin de vie

Cette ultime étape est estimée à environ 5% de l’impact global. La vie du produit et son impact environnemental ne s'arrêtent pas une fois qu'il a été utilisé. Mais comment est-ce possible ? D’une part, cela s’explique par le fait que tous les cosmétiques possèdent un potentiel écotoxique agissant après l’utilisation par le consommateur. Voyons quelques exemples de cosmétique possédant un potentiel écotoxique :

- Les produits à rincer (shampoing, gel douche, savon) s’écoulent dans le système d’approvisionnement et traitement des eaux. Dans les régions dépourvues d’un système avancé, les ingrédients présents dans la formule ne sont pas traités. Des produits chimiques (microbilles, par exemple) peuvent alors se retrouver dans l'environnement et nuire à la qualité de l'eau, à la biodiversité et aux terres agricoles. Favoriser des ingrédients biodégradables est une étape importante, bien que certains d’entre eux puissent aussi avoir un effet toxique avant de se dégrader.

- Les produits en aérosol (mousse à raser, déodorant, parfum, laque) libèrent du gaz dans l'air contribuant à la formation de smog et à la pollution de l'air à l'intérieur des habitats.

- Les produits solaires possèdent de l'oxybenzone qui serait un ingrédient chimique capable de pénétrer les écosystèmes marins et endommager les récifs coralliens.

D'autre part, les emballages deviennent des déchets. Ces derniers possèdent, par ailleurs, un taux de recyclage généralement très faible. En effet. 120 milliards d’emballages sont produits chaque année dans l’industrie des cosmétiques dont seulement 50% peuvent être recyclés. L’enjeu pour les entreprises est alors d’augmenter la recyclabilité des emballages et/ou favoriser leur circularités (recharge de l’emballage, réutilisation) et encourager les consommateurs à adopter les bons gestes. Les mesures à prendre sont à prévoir dès la conception de l’emballage et du produit (écoconception).

Sylvie

Source

LABELS BIO COSMÉTIQUES : PEUT-ON S’Y FIER LES YEUX FERMÉS?

a wooden block that says trust, surrounded by blue flowers

Dans cet article, je vous propose de faire un point sur les labels bio proposés aujourd’hui en matière de cosmétique. Il s’agira de passer en revue les avantages et limites de ces labels et de vous présenter en bref les labels bio existant sur le marché.

 

Avantages et limites des labels bio pour les produits cosmétiques

Certes, les produits cosmétiques bio sont à privilégier, tant d’un point de vue de la santé humaine qu’environnementale. Une grande majorité d’entre eux sont certifiés par un label. Un produit certifié bio permet d’éviter les ingrédients les plus problématiques pour l’homme et la planète, mais il ne garantit pas forcément une qualité supérieure (ou du moins celle que nous pourrions attendre en tant que consommateur d’un produit certifié).  Raison pour laquelle je vous propose ici une synthèse générale des plus et des moins à ce jour concernant ces labels.

Un gel douche certifié bio, vraiment 100% bio ?

Prenons ensemble l’exemple d’un gel douche en vente dans les grands magasins suisses. Ce dernier porte fièrement le logo de sa certification bio. Si nous retournons le gel douche et lisons la description du produit, il est toutefois précisé que seul 10% du total des ingrédients sont issus de l’agriculture biologique. 10%, on ne va pas se mentir, c’est peu. Par ailleurs, il est mentionné que 98% du total des ingrédients sont d’origine naturelle. Or, « d’origine naturelle » ne veut pas toujours dire 100% naturel ! Voir l’article de ce blog qui évoque cette problématique : A la découverte du monde des cosmétiques.

Gel douche bio

Les principaux labels bio en cosmétique

Nous avons le choix entre une pléthore de labels sur le marché mondial des cosmétiques. Les plus courants sont Nature et progrès, Cosmebio, Ecocert, Natrue, Cosmos organic et BDHI. Le tableau comparatif ci-dessous vous en dit plus sur chaque label. Sans vouloir vous « spoiler », le label le plus exigeant, respectivement le plus intéressant, est le label Nature et progrès.

Tableau comparatif des labels bio

Lire la composition plutôt que se fier aveuglement à une certification

Bref, ce qu’il faut retenir ici, c’est  que les labels  permettent de limiter les dégâts sur notre santé et d’éviter la cata pour l’environnement, même si certains  d’entre eux sont aujourd’hui encore discutables.

Comme déjà évoqué dans ce blog, le meilleur réflexe  à prendre est de retourner le produit, lire la composition, accepter ou renoncer à un produit. Pour vous faciliter la lecture et la compréhension de la composition d’un produit, je vous donne quelques conseils dans cet article  Liste des ingrédients des cosmétiques sous la loupe.

Sylvie

LISTE DES INGRÉDIENTS DES COSMÉTIQUES SOUS LA LOUPE

Liste des ingrédients des cosmétiques

Se renseigner sur la composition d’un produit est un geste utile pour sa santé et celle de l’environnement. En effet, privilégier les cosmétiques composés d’ingrédients naturels et bio est une option qui permet de prendre soin de soi et de la planète. Pour faciliter nos choix et nos achats, on peut sélectionner des produits certifiés par des labels bio. Mais les indicateurs sur lesquels certains labels se basent restent à ce jour imparfaits. Il vaut donc la peine de retourner votre produit cosmétique et de lire l’étiquette qui s’y trouve au dos. Et c’est là que les choses se corsent : plus facile à dire qu’à faire ! Pas de panique. Dans cet article, je vais vous donner quelques conseils et explications pour comprendre plus facilement la composition de vos produits cosmétiques. A vos loupes et lunettes, c’est parti pour un session décryptage de la liste des ingrédients !

 

Lire la liste des ingrédients au dos d’un produit cosmétique

Les listes d’ingrédients répondent à un standard et une obligation internationale propre au cosmétique. Dans le jargon, elle s’appelle liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). A la base destinée aux personnes à la peau sensible ou allergique, ces listes peuvent nous servir aussi à faire les bons choix. Voici les quatre éléments de base à connaître pour mieux les comprendre.

1. Les ingrédients sont listés en deux langues et cela a une signification

– Le latin désigne le nom botanique d’un ingrédient naturel.

– L’anglais, quant à lui, identifie la partie de la plante utilisée ainsi que les autres ingrédients (substances chimiques, matière naturelle transformée respectivement des ingrédients d’origine naturelle).

Par exemple, si une huile de graines de tournesol compose un savon, elle se retranscrit alors en deux langues, comme dans cette image.

Huile de graines de tournesol - Liste INCI

 

2. Les ingrédients sont classés selon leur quantité

Les matières premières s’y succèdent selon un ordre établi et sont classés selon leur quantité, de la plus grande à la plus petite. C’est-à-dire que l’ingrédient le plus présent se trouvera en tête de liste et le moins présent en fin.

Les 3 à 5 premières substances listées représentent en général à 80% du produit. Cela correspond aux phases aqueuse (eau ou eau florale), grasse (huile) et émulsifiante. Les additifs (colorant, parfum, arôme) se trouvent en plus petite quantité et donc en fin de liste.

3. Les nanoparticules doivent obligatoirement être notifiées entre crochet [ ] à la fin du nom de la substance

Cela concerne essentiellement les colorants, les pigments. Par exemple, la présence de nanoparticules de dioxyde de titane (colorant) sera inscrite ainsi : Titanium dioxyde [nano]. Pour rappel, les nanoparticules sont à éviter autant que possible, que cela soit pour notre santé et celle de l’environnement. Ne rater pas le combat de la FRC à ce sujet (lien sur article).

4. Les ingrédients bio sont indiqués par le symbole d’un astérisque * avec un renvoi en bas de la liste

En résumé et ce qu’il faut retenir : plus la liste est courte et plus il y a de mots latins mieux c’est pour notre santé et celle de la planète !

 

Exemple de la liste d’un gel douche labellisé bio

Partons sur une exemple concret et voyons ce que nous arrivons à identifier ! Pour ce faire, je vous propose de passer en revue les questions-réponses à droite ci-dessous. A vous de jouer !

Liste des ingrédients d'un gel douche bio

Des applications mobiles pour vous aider à y voir plus clair

Avec les quelques clés de compréhension décrites ci-dessus, il est possible d’identifier les composants d’un cosmétique dans les grandes lignes. Et ceci sans être parfaitement trilingue ni chimiste ! Si vous souhaitez aller plus loin que juste identifier les ingrédients naturels et bio ainsi que leur importance dans la composition, je vous recommande deux applications :

FRC COSMETIQUE

La Fédération romande des consommateurs a développé l’application gratuite FRC Cosmétique traquant les substances indésirables dans les produits cosmétiques telles que les allergènes, perturbateurs endocriniens et nanoparticules. Scannez le code barre du produit et en un clin d’œil, l’application propose une analyse de la composition d’un produit et ses risques par tranche d’âge (tout petit, enfant et adolescent, adulte et femme enceinte). Si la composition n’est pas ok pour la santé et l’environnement, un produit alternatif est proposé.

Comment cette application a-t-elle évalué notre gel douche bio ?

Elle a identifié la présence de deux allergènes ; limonene et citral. Ces deux ingrédients se trouvent tout à la fin la liste INCI de notre gel douche. Ces substances proviennent de parfums et conservateurs et peuvent provoquer de nombreuses réactions allergiques, nous explique la FRC. Mais globalement, les risques sont limités ici.

INCI BEAUTY

L’application INCI Beauty gratuite fonctionne selon un système de notes. Là aussi, il suffit de scanner le code barre d’un cosmétique pour obtenir l’analyse détaillée des ingrédients. En cas de mauvais résultats, elle offre des alternatives. Le plus de cette application : elle possède un moteur de recherche permettant de trouver un ingrédient et d’en savoir plus à son sujet. Une version payante existe, mais la version gratuite suffit pour avoir accès à un grand nombre d’informations.

Comment cette application a-t-elle évalué notre gel douche bio ?

Notre gel douche a obtenu la note de 17,7 sur 20, ce qui est un bon résultat pour INCI Beauty. Sur 16 ingrédients, elle identifie 6 pénalités, avertissements concernant les substances suivantes : sodium benzomate, citrus limon, potassium sorbate, parfum, limonene, citral. Pour chacune de ces substances, l’application nous explique les risques et limites possibles.

Concernant notre gel douche bio, nous pouvons donc conclure qu’il reste une meilleure alternative à un gel douche conventionnel, mais que nous aurions pu nous attendre à plus satisfaisant pour un produit certifié.

 

Soyez curieux et privilégiez les produits locaux

J’espère avoir pu vous aider à y voir plus clair et que cet article vous a motivé à être plus curieux et curieuses, de ne pas vous limiter à un label.

Pour rappel, privilégier des produits confectionnés par des producteurs artisanaux et locaux permet non seulement de réduire les émissions de CO2 liées au trajet et favoriser l’économie locale, mais rend aussi plus facile d’obtenir des réponses à toutes vos questions concernant la fabrication et la composition du produit grâce à un contact direct avec le ou la fabricant-e. La première huile de massage 100% Nord-vaudoise et bio en est un bel exemple ! Découvrez-là ainsi que toute ma démarche à ce sujet dans les articles listes ci-dessous :

Une huile de tournesol 100% locale et Bio pour les massages

Huile de tournesol – Du champ au soin bien-être

Huile de tournesol – Un concentré de soleil et de bienfaits

Impact environnemental de l’huile utilisée en massage par Brin de Soi

 

Sylvie

L’HUILE DE TOURNESOL – DU CHAMP AU SOIN BIEN-ÊTRE

Pour mes massages, j’utilise une huile végétale particulière : la première huile de massage 100% Nord-vaudoise et 100% bio. Il s’agit d’une huile de tournesol. Je vous en dis plus sur sa production et la chaîne d’approvisionnement. 

Une culture respectueuse de l’environnement

L’huile végétale utilisée dans le cadre des massages est une huile de tournesol répondant au cahier des charges de Bio Suisse. Les tournesols sont cultivés à Suchy,  à seulement 13km de mon cabinet à Grandson par la Ferme du Petit Noyer. Cette ferme est particulièrement intéressante puisque son fonctionnement, en plus d’être labellisée Bio Suisse, se base sur l’agriculture régénératrice. La Ferme du Petit Noyer est, par ailleurs, pionnière dans ce domaine en Suisse romande. Découvrez-la ainsi que les bases de l’agriculture régénérative dans la vidéo à la fin de cet article.

Ce type d’agriculture est caractérisé par une philosophie de la production agricole fortement influencé par la permaculture et cherche, entre autres, à régénérer, fertiliser les sols et à augmenter la biodiversité. Pour en savoir plus, visiter le site internet et le blog vidéo de Suisse régénérative.

Les semis de tournesol sont semés en mai. Après la floraison en juillet/août, un tournesol atteint sa maturité en septembre/octobre. Roi des champs, il peut atteindre une hauteur de 2 mètres. Les tournesols de la Ferme du Petit Noyer sont récoltés et égrainés mécaniquement à l’aide d’une moissonneuse batteuse. Puis, les graines sont stockées et asséchées afin de diminuer davantage leur taux d’humidité avant la presse. Par ailleurs, les graines stockées pendant une année proposent une meilleure qualité. A noter que la culture de tournesols possède un rendement de 30% (environ). Il faut alors 100 tournesols pour produire 30-35 litres d’huile.

Pour en savoir plus, Stéphane Deytard, à la tête de cette ferme, organise chaque année au mois de juin des portes ouvertes de son domaine. Je vous recommande vivement une visite ! Et pour vous donner envie d’y participer l’année prochaine, vous trouverez en bas de cette page un retour en images des portes ouvertes 2023.

Un pressage à froid et à l’ancienne

Une fois récoltées, les graines de tournesol sont pressées à froid de manière artisanale à Juriens chez  Suisse Caméline (soit à 20km de Suchy et 35km de Grandson). A noter que Suisse Caméline porte aussi le bourgeon Bio Suisse et intègre à ses activités des valeurs autant environnementales que sociales.

 

Un achat direct

L’huile de tournesol est en vente sur les sites internet de la Ferme du Petit Noyer et Suisse Caméline. Pour ma part, je la récupère directement à la Ferme du Petit Noyer, Suchy étant plus proche de Grandson. Il n’y a donc aucun intermédiaire entre le cabinet Brin de Soi et le producteur d’huile de tournesol. Je profite de la saison estivale pour aller chercher mon cubi à vélo électrique.

 

Un emballage et une utilisation responsable

J’achète l’huile de tournesol en bag-in-box (cubi) de 3 litres. Ce contenant me permet de la conserver dans les meilleures conditions possibles, à l’abri de l’air et de la lumière. De plus, les matériaux utilisés pour le bag-in-box (carton et plastique) ont un bilan carbone moins mauvais que le verre à usage unique. Le plastique comme le carton peuvent être recyclés et repartir dans un cercle vertueux. Pour faciliter l’utilisation, je me sers d’une juste dose à l’aide d’un flacon en verre opaque que je réutilise à chaque massage. La quantité de 3 litres couvre environ 6 mois d’activités de massage à 20%. Ainsi, je limite mes déplacements pour mon approvisionnement.

Sylvie