A LA DÉCOUVERTE DU MONDE DES COSMÉTIQUES
Souvent assimilé au maquillage, la famille des cosmétiques est pourtant très élargie. Véritable objet du quotidien, elle compte aussi des produits dédiés au soin du corps, de la racine des cheveux jusqu’au bout des ongles, en passant par la peau. Vous aurez sûrement constaté qu’il existe des cosmétiques dits conventionnels, naturels et bio. Dans cet article, je vous présente les principales différences d’un point de vue santé humaine et environnementale de chaque type de cosmétique, afin de vous aider à les choisir.
Conventionnels, naturels, bio : qu’est-ce qui différencie ces types de cosmétiques ?
Qu’il soit conventionnel, naturel ou bio, un cosmétique possède à peu près la même « structure ». De manière générale, il est composé d’une phase aqueuse (eau), d’une phase grasse (huile) et d’une phase émulsifiante pour lier le tout. Ces trois phases représentent environ le 80% d’un cosmétique. Sa qualité dépend des ingrédients utilisés pour ces trois phases. Communément, ces ingrédients sont appelés principes actifs (censés apporter l’efficacité) et additifs (censés rendre le produit agréable tel que les conservateurs, colorants, parfum, etc.). Sans grande surprise, un cosmétique conventionnel propose un mélange d’ingrédients synthétiques (principes actifs et additifs) ou issus de déchets de la pétrochimie.
Cosmétique conventionnel : toxique pour l’être humain et la planète ?
Chaque cosmétique mis sur le marché doit répondre à des lois et des contrôles très stricts. J’en ai notamment fait l’expérience avec la mise en conformité de l’huile de tournesol labellisée Bio Suisse provenant du Nord-vaudois afin de vous masser en toute sécurité et légalité.
Pris à un à un, en petite quantité, les ingrédients conventionnels ne sont pas un danger alarmant pour l’être humain. Ils ne sont juste pas efficaces. En revanche, ce qui intrigue ou peut être sujet à réflexions, c’est l’effet cocktail. En effet, nous utilisons plusieurs cosmétiques par jour (gel douche, shampoing, crème, savon pour les mains, etc.). Ce cumul n’a jamais vraiment fait l’objet d’analyses. La fédération romande des consommateurs (FRC) a listé ici les substances à éviter (perturbateurs endocriniens, allergènes, nanoparticules) pour préserver notre santé au mieux. Merci à elle ! Je vous invite vivement à consulter leur liste.
Finalement, ce qui n’est pas bon pour l’être humain, l’est rarement pour l’environnement. Si nous nous référons à la phase de l’utilisation d’un cosmétique (étape 6 du cycle de vie d’un cosmétique présentée ici), l’impact environnemental de cette dernière est estimé à 40% de l’impact global d’un produit. Ce qui est conséquent ! Ceci est dû aux substances chimiques qui ne sont pas totalement biodégradables et des nanoparticules pouvant se retrouver dans l’environnement (avec l’usage de produits à rincer, notamment). Des conséquences néfastes ont alors lieu sur les ressources naturelles telles que l’eau ou le sol et sur la biodiversité. La FRC vous en dit plus sur les nanoparticules ici.
Cosmétique naturel : gare aux malentendus !
Un produit naturel est composé essentiellement d’ingrédients d’origine végétale, minérale ou animale. Ceci dit, des ingrédients chimiques peuvent être ajouté dans leur formulation. Hé, oui malheureusement.
Il existe une norme internationale (ISO 16128-1) qui précise les « lignes directrices relatives aux définitions techniques et aux critères applicables aux ingrédients et produits cosmétiques naturels et biologiques ». Publié en 2017, cette norme (qui n’est pas une loi) vise à harmoniser la qualité des produits naturels. Ce texte a pour objectif d’autoriser un large éventail d’ingrédients naturels et biologiques afin de développer l’innovation dans l’industrie des cosmétiques. Sauf que la norme ISO 16128-1 est controversée. En effet, elle ne mentionne pas les ingrédients interdits pour un produit naturel. Cela permet donc à une marque d’utiliser des ingrédients de synthèse sans limites restrictives (silicone ou conservateur par exemple). Et ce n’est pas tout ! Cette norme autorise les « dérivés de matériaux naturels » dès qu’ils contiennent plus de 50% de matières premières naturelles. Une marque peut alors afficher ce type d’ingrédient sur l’emballage de la même manière qu’un ingrédient 100% naturel.
Les définitions de la norme ISO 161128-1 sont en effet lacunaires, ce qui crée donc un risque pour le consommateur de se faire prendre au piège du greenwashing lorsqu’il s’agit de cosmétiques naturels et bio au rabais. En résumé, si sur l’emballage d’un cosmétique vous identifier la mention ISO 16128-1, gardez en tête que ce n’est pas forcément un gage de qualité.
Un produit cosmétique bio prend-il davantage soin de nous et de la planète qu’un produit conventionnel ?
Un produit cosmétique bio est principalement fabriqué à base d’ingrédients naturels issus de l’agriculture biologique. Comme l’illustre l’image ci-dessous, un cosmétique bio possède beaucoup plus d’ingrédients actifs qu’un produit conventionnel. Il agira alors plus efficacement pour notre santé. Youpie !
De plus, les ingrédients bio sont non-transformés. S’ils le sont, c’est physiquement (extraction, filtration, pression à froid, mélange…etc.). Ces matières premières sont également davantage biodégradables. De plus, les matières polluantes pour l’environnement, comme les pesticides, sont exclues des produits certifiés. Les ressources naturelles telles que l’eau, les sols et la biodiversité ainsi que les conditions de travail sont prises en compte, préservées et respectées.
Les produits certifiés bio ne représentent qu’environ 4,5% du marché des cosmétiques à ce jour. En parlant de certification, il existe une farandole de labels bio. Découvrez les principaux dans l’article Labels Bio cosmétiques : peut-on s’y fier les yeux fermés ?
. Au vu du peu de produits certifiés et de la relative confiance accordée aux labels, l’élément indispensable serait de connaître et comprendre la composition d’un cosmétique (liste au dos d’un produit). Je vous aide à y voir plus clair dans l’article liste des ingrédients des cosmétiques sous la loupe
Sylvie
Principales sources
Nutrition Cosmetics Creation SA (www.nccreation.ch/fr/cosmetiques-naturels-dorigine-naturel-ou-bio/)
Slow Cosmétique (www.slow-cosmetique.com/le-mag/microplastiques-dans-les-cosmetiques-pourquoi-les-eviter)
Slow Cosmétique (www.slow-cosmetique.com/le-mag/la-norme-iso-16128-un-probleme)
Féminin Bio (www.femininbio.com/beaute/actualites-et-nouveautes/cosmetiques-bio-ou-naturels-quels-risques-53232)
Fédération romande des consommateurs – FRC (https://www.frc.ch/dossiers/cosmetiques-app/)
Mon Corner B (www.moncornerb.com/fr/content/11-les-cosmetiques-bio-difference-avec-les-soins-visage-traditionnels)
Green beauty (https://greenbeautysquare.com/blog/10-idees-recues-cosmetiques-naturels-partie-1/)
Green beauty (https://greenbeautysquare.com/blog/10-idees-recues-cosmetiques-naturels-partie-2/)





















